Les bras sont tendus et les deux mains maintiennent fermement la crosse en bois du Smith & Wesson modèle 10 – 8. Dans le barillet: des cartouches type.38 Special. Un œil fermé tandis que l’autre tente de placer vaille que vaille le viseur au centre de la cible qui se trouve à 25 mètres. Ouch

Vu comme ça, 25 mètres, c’est loin. Et conserver le viseur dans le minuscule centre de la cible semble relever de l’exercice impossible. Le canon balaye ainsi la cible en long et en large mais ne s’arrête jamais sur ce satané petit cercle blanc… « Si tu bouges ton arme de quelques millimètres ici, ça se traduit par un écart qui peut atteindre 20 à 30 centimètres sur la cible, explique Christopher Hachat, passionné de tir sportif et membre du Cercle de tir du Condroz (CTC). D’accord il faut viser, mais plus on tarde à tirer, plus le poids de l’arme se fait sentir, plus on a la bougeotte et moins on est précis… »

Bien, quand il faut, il faut. Et on presse donc sur la détente du bout d’un doigt. La détonation est… impressionnante, même étouffée par le casque de protection. Instantanément, l’arme part violemment en arrière, et mieux vaut franchement bien la tenir. Le canon, lui, crache la balle à une vitesse de 200 mètres par seconde avant de s’écraser un bon dixième de seconde plus tard… loin du centre de la cible.

Mais nom de Dieu, comment font ces policiers dans les films et autres séries américaines pour toujours tirer juste en pleine intervention? «Ha, la réalité est très différente de ce qu’on voit sur l’écran », confirme Christopher Hachat, appuyé par d’autres membres du cercle de tir. Même ton du côté des forces de l’ordre: «Il y a un monde de différence entre ce qu’on voit à l’écran et le terrain… », expose en souriant Vico Cockx, commissaire à la police fédérale. Petit passage en revue des invraisemblances liées à l’usage des armes à l’écran. Une liste qui est bien sûr très loin d’être exhaustive…"

                                                                                MD